Fort Cigogne aux Glénan

Un fourmillement d’activité inhabituel anime l’archipel des Glénan dès le mois de mars depuis maintenant trois ans. D’énormes barges chargées d’engins et de mètres cubes de granite croisent des embarcations plus petites, qui acheminent les hommes vers l’île Cigogne, siège d’un vaste chantier de rénovation.

Plutôt méconnue du grand public, qui débarque massivement à Saint-Nicolas durant la haute saison, ou des plaisanciers qui préfèrent les mouillages de Penfret et de l’île du Loch, l’île Cigogne est fréquentée presqu’exclusivement par les stagiaires de l’école de voile des Glénans, qui l’occupent pendant été. Le bastion du XVIIIe siècle auquel elle a donné son nom – Fort Cigogne – et qui occupe presque toute sa superficie domine pourtant l’archipel, du haut de la silhouette bien reconnaissable de sa tour amer blanche et noire. Construit en 1756 par l’officier du Génie Félix François Le Royer de la Sauvagère pour dissuader les corsaires de venir mouiller aux Glénan, Fort Cigogne avait originellement pour but de protéger les marchands qui cabotaient le long des côtes finistériennes. La construction s’est étendue sur plusieurs siècles, au gré des conflits et des périodes de paix. Toutefois, le bastion n’a jamais été véritablement achevé et aucun haut fait n’est à saluer dans l’histoire de ce fort isolé. Déclassé en 1891, il est cédé au Collège de France, qui en fait une annexe du laboratoire de biologie marine de Concarneau. À cette même époque, les pêcheurs locaux logent occasionnellement dans les casemates où ils stockent leurs casiers à homards et leur pêche, avant de vendre celle-ci sur l’archipel. Durant la Seconde Guerre mondiale, une garnison allemande s’installe à son tour dans le fort, avant que celui-ci ne soit loué en 1957 au Centre nautique des Glénans et ne devienne une base de pilotage et d’initiation à la croisière école. L’association, qui est toujours l’actuel exploitant du site, loue Fort Cigogne au Conservatoire du littoral, à qui l’île a été affectée, en 2015, par l’État, propriétaire des lieux.
Si l’archipel qui l’abrite constitue indéniable-ment un écrin paradisiaque contribuant à la beauté du site, il n’en demeure pas moins que le milieu naturel est particulièrement agressif pour l’architecture du fort, qui subit les assauts du temps et présente les stigmates de 200 ans d’exposition au sel, à l’eau et au vent.

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Retrouvez l’intégralité de cet article dans le numéro 245 d’ArMen

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