Il y a tout juste soixante-dix ans, en 1953, naissait la revue Penn ar Bed. Son histoire est indissociable de celle de la Société pour l’étude et la protection de la nature en Bretagne, devenue Bretagne Vivante-sepnb en 1998. Ce soixante-dixième anniversaire est l’occasion pour ArMen d’en retracer les grandes lignes.
En octobre 1952, le nouvel inspecteur d’Académie du Finistère, Marcel Gautier, docteur en géographie, encourage la création d’un cercle d’études géographiques qui rassemble des professeurs et des instituteurs de l’enseignement public dans le but “d’entreprendre des recherches sur le milieu local et de s’intéresser aux problèmes pédagogiques posés par l’enseignement de la géographie” (voir Penn ar Bed n° 15, page 1). Un second cercle, naturaliste cette fois, est créé au printemps 1953 à l’initiative de Michel-Hervé Julien et d’Albert Lucas, à l’époque adjoints d’enseignement, l’un de musique, l’autre de sciences naturelles au lycée de Quimper. Les deux cercles fusionnent dans le cadre d’une association, déclarée à la préfecture le 30 novembre 1953 : les Cercles géographique et naturaliste du Finistère. La nouvelle association se donne pour but de “développer le goût de la géographie et des sciences naturelles” ainsi que de “réaliser des études régionales géographiques et scientifiques”.
Du bulletin ronéotypé au format actuel
Sans attendre cette fusion, le Cercle géographique du Finistère s’était doté d’un bulletin ronéotypé, dont le numéro 1 est daté de janvier-février 1953. Il prenait pour titre le nom breton du département, orthographié Pen ar Bed. Trois numéros de cette première série, au format 21 x 27 cm, vont paraître au cours de l’année 1953. La couverture est imprimée en vert sur fond blanc à partir d’une linogravure de Jean Coffinières, professeur de dessin au lycée de Quimper, qui venait de publier un album de lithographies en couleurs représentant des costumes bretons aux Fêtes de Cornouaille.
La fusion du cercle géographique et du cercle naturaliste se traduit par une mise en commun du bulletin, qui démarre une nouvelle série, dans le format 16 x 24,5 cm conservé jusqu’à aujourd’hui. L’orthographe du titre, Penn ar Bed, se conforme désormais à celui des grammairiens du breton. Le numéro 1 de cette nouvelle série est daté d’octobre 1953. C’est encore une gravure de Jean Coffinières qui illustre la couverture. Elle symbolise le double objet d’étude des cercles : un goéland aux ailes déployées, sur une carte schématique du Finistère. Elle sera conservée jusqu’au numéro 10, daté de mars 1957. Le numéro 9 toutefois fait exception. Entièrement consacré à l’île d’Ouessant, avec en couverture une photographie en noir et blanc du phare du Créac’h, il inaugure une longue série de numéros spéciaux, dont le dernier en date, en septembre 2022, a porté sur les incendies de landes.
Plusieurs changements importants apparaissent avec le numéro 11, en 1957, dédié à la protection de la nature en Bretagne. C’est d’abord une nouvelle maquette de couverture, qui sera conservée, à quelques détails près, jusqu’au numéro 103 de 1980. Elle fait place à une photographie en noir et blanc, différente à chaque livraison. L’autre changement notable est l’apparition, entre parenthèses, de la mention “Société pour l’étude et la protection de la nature en Bretagne” au-dessous du sous-titre de la revue : “Bulletin des cercles géographique et naturaliste du Finistère.” C’est la première apparition, dans la revue, du nom de la nouvelle association dont la création est décidée en 1958 et dont la déclaration à la préfecture de Quimper date du 7 janvier 1953. Cela fait plusieurs années, à ce moment-là, que Michel-Hervé Julien a été nommé assistant au Muséum national d’histoire naturelle tandis qu’Albert Lucas est devenu professeur au lycée de Brest.
(…) La suite dans le numéro 255